Arts traditionnels d'ikebana et bonsaï
L’ikebana et le bonsaï sont deux arts traditionnels japonais qui, bien qu’ils soient distincts, partagent une philosophie commune : celle de la nature maîtrisée et sublimée par l’homme. Tous deux cherchent à capter l’essence de la beauté naturelle, mais à travers des formes réduites, épurées, stylisées. L’ikebana exprime cet idéal à travers les arrangements floraux, tandis que le bonsaï le traduit dans la miniature vivante des arbres. En les réunissant dès l’ouverture d’un article, on souligne qu’ils ne sont pas seulement des pratiques esthétiques, mais aussi des expressions d’une même vision japonaise de l’harmonie, de la patience et du respect des cycles naturels. C’est pourquoi, malgré leurs origines et buts différents, nous les mettons ensemble dans cette page : car l’ikebana et le bonsaï incarnent tous deux une même recherche d’harmonie entre l’homme et la nature.
Ikebana
L’ikebana est le nom donné à l’art floral traditionnel japonais, généralement lié aux cérémonies religieuses. Les fleurs étaient disposées là où les dieux étaient invités, ou présentées en offrande à Bouddha. Lorsque les cérémonies du thé sont devenues populaires au XVI’ siècle, des fleurs ont commencé à être disposées dans la pièce du thé. Il existe aujourd’hui trois grandes écoles d’ikebana : lkenobô, Ohara, et Sôgetsu.
Différents styles d’arrangement
Rikka : Un style utilisé généralement lors des événements religieux. Les compositions rikka sont ensuite placées dans le tokonoma, ou alcôve.
Nageire (style oblique) : Un style d’arrangement moderne, devenu populaire grâce à l’introduction des fleurs occidentales. D’abord adopté pour les arrangements floraux de la pièce du thé parce qu’il met en valeur la beauté naturelle des fleurs.
Moribana (style vertical) : Ce type d’arrangement se focalise sur trois points appelés “shin” (le centre), “soe” (le support) et « hikae » (le maintien de l’équilibre) qui symbolisent le ciel (celui qui guide), la terre (celui qui obéit) et l’homme (celui qui maintient leur harmonie). On appelle ces trois éléments “sansai”.
Ustensiles et vases d’art floral
- Ciseaux
- Petite scie
- Kirifuki (brumisateur)
- Arrosoir
- Kenzan (support à clous)
- Tsubo (jarre)
- Tsutsu (vase cylindrique)
- Kago (panier)
- Plat
- Suiban (bassine)
Techniques de base
Comment couper ?
Enlever toutes les feuilles superflues. Couper les branches à angle oblique. Couper les tiges à angle droit dans un récipient d’eau afin qu’elles absorbent mieux l’eau.
Comment plier ? Se servir des pouces pour courber les branches. Comment fixer ? Se servir d’un vase pourvu de baguettes de fixation Baguettes de fixation en croix. Fixation par une seule baguette, placée au pied de la tige. Attacher les tiges ensemble. Se servir d’un kenzan.
Pour les branches : les piquer verticalement, puis les incliner.
Pour les tiges : les piquer selon l’angle souhaité. Se servir d’un morceau de branche en guise de support pour les tiges ou les branches fines.
Faites de l’ikebana avec les fleurs de votre jardin !
- Choisir deux ou trois types de fleurs différentes. Enlever les feuilles superflues.
- Choisir un récipient qui pourra faire un joli vase. Le remplir d’eau et insérer un bloc de mousse Oasis imbibé d’eau.
- Placer les grandes fleurs dans l’ordre des chiffres du schéma et garnir de petites fleurs les espaces vides. (vue du dessus)
- Mettre du fil de fer en pelote dans un vase et disposer les fleurs en commençant par la plus grande. Disposer des petites fleurs dans une tasse de thé.
- Disposer es petites fleurs et les feuilles en veillant à l’harmonie visuelle. Disposer des fleurs sauvages dans un panier.
Bonsaï
L’art du bonsaï est un art de l’horticulture dans lequel des arbres et des plantes sont replantés dans de petits récipients et sont ensuite entretenus de façon à développer les mêmes formes que dans leur milieu naturel. On utilise généralement des arbres à feuillage persistant tels que le pin ou le cyprès, mais il est aussi fréquent de se servir d’arbres à feuilles caduques comme l’érable, ou d’arbres fruitiers comme le prunier. La taille moyenne d’un bonsaï est de 54 cm.
Outils
- Hasami (Ciseaux pour couper les petites branches et les feuilles.)
- Harigane-kiri (Pince pour couper les fils de fer épais.)
- Yattoko (Pince pour couper les fils de fer qui guident la croissance des branches.)
- Petite scie
- Teko (Baguette destinée à soutenir branches.)
Comment cultiver un bonsaï ?
- Placer des fils de fer
- Enrouler du fil de fer autour d’une branche courbée afin qu’elle pousse droit, ou pour lui donner une forme spécifique.
- Tailler les branches superflues ou celles qui ont trop poussé.
- Repiquer le bonsaï si nécessaire. De nombreuses années sont nécessaires pour obtenir un bonsaï de forme souhaitée.
Différentes formes de bonsaïs
Chokkan (style droit)
C’est la forme basique du bonsaï. Les branches doivent être équilibrées de façon symétrique.
Shakan (style penché)
Le tronc du bonsaï, incliné, laisse penser que les conditions naturelles, telles que le vent, ont agi sur lui.
Ishizuki (accroché à la roche)
La forme du bonsaï est celle d’un arbre accroché à la roche au bord d’un précipice.
Kengai (en cascade)
La forme d’un bonsaï qui aurait poussé au-dessus d’un précipice et dont les branches surplomberaient le vide.
Critères d’appréciation
On note la manière dont elles ont poussé, et si elles se sont étendues dans toutes les directions.
La force avec laquelle le tronc s’élève du sol dénote sa beauté naturelle.
On note le bon état des branches, leur finesse, l’équilibre de leur courbure (ou : de leur galbe) et de leurs contours.